54.10 Docteur PTit Con Et Mister Classe
Le bogoss pose la cigarette au coin des lèvres ; ses mains sempressent de défaire la braguette ; pas la ceinture, juste la braguette : et là, en-dessous de la pointe de sa cravate qui semble indiquer précisément le bon endroit pour trouver le meilleur des jus, sa queue bondit, pas encore complètement tendue, mais déjà frétillante. Le bogoss récupère sa cigarette, il expire, fait tomber les cendres ; il se branle à peine et très vite la bête séveille.
Je me peux résister à la tentation de me jeter sur lui et de lembrasser sur le cou, tout en portant mes mains sur ses biceps, et en appréciant le contact avec le tissu de sa belle chemise.
« Dépêche-toi, je nai que 5 minutes ! ».
« Ça va être court
» je commente.
« Grouille ! » fait-il, moitié en rigolant, moitié sérieux, directif, pressé de repartir et impatient de jouir, une main à sa cigarette, une autre sur mon épaule, comme une sommation à me mettre à genoux.
Cest entre une rangée de bouteilles de Côtes du Rhône et une autre de Jurançon que jentreprends de sucer mon bobrun.
Un peu plus tôt, le dimanche 5 août 2001.
En ce dimanche après-midi, après cette semaine de fou avec mon Jérém, jai envie de marcher seul, sans but, en repensant à mon bonheur. Même si je sais que ça ne va pas être possible. Je le sais pertinemment : je peux essayer de mimposer tous les détours possibles ; à un moment ou à un autre, mes pieds et mes jambes profiteront dun instant dinattention de mon esprit pour me conduire tout droit à Esquirol.
Mon bobrun me manque, et aujourdhui je ne peux même pas le recevoir pendant sa pause : ça va être dur. Je flâne dans la rue dAlsace-Lorraine, le regard aimanté par les bogoss traversant mon champ de vision : des bogoss trop souvent « encombrés » de leurs copines, en cette balade du dimanche après-midi.
Croiser un bogoss dans la rue, émotion intense, bonheur immense, émouvant, bouleversant ; croiser un bogoss, et sattarder inévitablement sur ses traits masculins, attirants, rassurants parce que masculins ; chercher son regard, puis le fuir : non seulement pour éviter de me faire remarquer, mais parce que, dès le premier contact, ce regard fait vibrer en moi des cordes sensibles.
Croiser un bogoss et me laisser impressionner par son allure de mec, allure qui exprime la force, lassurance ; allure parfois un peu brute, mais nature, sans sophistications, le genre qui mattire le plus ; croiser un bogoss et me délecter parfois dun parfum, dune odeur qui me fait tourner la tête, comme la promesse dun univers sensuel inconnu ; ou bien capter une voix, une vibration dhomme, une palette de sons qui est comme une caresse pour mon oreille et mon esprit.
Croiser un beau garçon, et être touché à chaque fois par un ensemble de caractéristiques mâles suscitant le désir. Un désir violent, fait denvies aussi intenses que fugaces : lenvie de me laisser envahir par sa puissance mâle, le besoin de lui offrir mon corps pour sa jouissance ; lenvie de le serrer dans mes bras, de lui faire des câlins ; lenvie den recevoir, des câlins, de me sentir en sécurité dans ses bras puissants ; lenvie de connaître son existence, tout simplement.
Chaque « rencontre » avec un beau garçon minspire un mélange de toutes ces émotions, un mélange différemment dosé : chaque garçon, cest une formule masculine unique ; chaque rencontre, un bonheur sans cesse renouvelé.
Bonheur tellement puissant, débordant, capable de me faire croire souvent à la rencontre avec la perfection masculine absolue ; illusion passagère, aveuglement dun instant pendant lequel le charme particulier dun bogoss fait de lui lexemplaire unique de lune des infinies facettes de cette perfection masculine, mais avec son petit « truc » en plus : ce qui fait quà chaque fois, la rencontre avec un bogoss est une nouvelle découverte, un nouveau choc, une nouvelle révélation.
La séquence est toujours la même : rencontre, bonheur des yeux, la respiration qui saccélère, le cur qui semballe, le désir impérieux, déchirant, la frustration assommante de ne pas pouvoir aspirer et emporter avec moi lémotion dun instant qui semble renfermer en elle la beauté de lUnivers tout entier ; frustration de ne pas pouvoir lui offrir le plaisir inouï que chacune de mes fibres voudrait lui apporter ; frustration de le voir disparaître aussitôt de mon horizon quil y est apparu, frustration qui me ronge, qui me déchire.
Puis, si la chance moffre la possibilité de contempler un beau mâle un peu plus longuement, lémotion quil minspire commence à évoluer peu à peu, elle passe par dinfinies nuances, aussi nombreuses et aussi changeantes que les couleurs dun coucher du soleil.
Les minutes avancent, le désir est toujours là, intense, brûlant ; pourtant, peu à peu ma respiration se calme, mon cur ralentit, la tempête passe ; je ressens une intense sensation de bien-être se répandre dans mon corps, dans mon esprit. Plus je regarde ce garçon, plus je me sens bien, en phase avec moi-même ; tout mon être est envahi par un bonheur et une douceur infinie, par un doux apaisement. Comme après un orgasme. Cest le bonheur de capter, sentir, respirer lesprit masculin, expérience bouleversante à chaque fois.
Une expérience qui ne survit pas longtemps, un désir qui commence à sévaporer dès que son objet disparaît de ma vue et de ma vie, laissant derrière eux comme une trainée de bonheur indéfini, générique, mais intense, laissant dans mes yeux et dans mon esprit comme un petit arrière-goût de reviens-y.
Jamais le fait de regarder une nana ma provoqué la moindre question, la moindre émotion, la moindre excitation, le moindre désir sensuel, le moindre apaisement : non, rien de rien. Ça doit ça être la définition de pd (oui, quand on lest, on a le droit de dire pd).
Regarder un bogoss, ressentir le désir, intense, déchirant, et me sentir tellement vivant. Pourtant, le désir que je ressens pour mon bobrun éclipse tous les autres.
Soudainement, je réalise que pendant que mon esprit était happé par mes réflexions, mes jambes en ont profité pour mapprocher dangereusement dEsquirol. Jemprunte alors une traverse, jamorce un détour par les petites rues pour retarder le bonheur ultime, linstant où limage de mon bobrun va pénétrer ma rétine.
Un peu plus loin, je tombe sur une petite bande de mecs installés à une terrasse de bar. Ils doivent être une petite dizaine, ils ont lair de petits rugbymen ; hypothèse qui semble se confirmer lorsque je réalise quils sont en train de regarder (et de refaire en même temps, de façon plutôt musclée et bruyante) un match de ballon ovale.
Dans le lot, il y a des bruns, des châtains, un blond très clair ; il y a des t-shirts ajustés, dautres plus amples, des cols ronds, dautres échancrés ; il y a des shorts, des survêts ; il y a des beaux mecs, des moins beaux, des charmants, des quelconque ; mais comme toujours, dans le bilan riche est complexe de la bogossitude globale dune bande de mâles, lensemble vaut davantage que la somme des simples éléments ; certains spécimen ont, certes, tiré sévèrement de leur côté la couverture de la sexytude : lensemble de la meute profite de cette proximité masculine, de cette complicité, de cette passion commune, de cette bonne ambiance, de cette camaraderie, de ce mélange de différentes essences de testostérone.
Je les regarde en me demandant si, sur les dix, il y en a au moins deux qui ont déjà partagé plus quun match de rugby et une bière. Pourtant, ce qui saute petit à petit aux yeux en les regardant, au-delà du côté bruyant de leurs échanges, ce que je ressens, au plus profond de moi, cest surtout une profonde sensation de calme, de sérénité, de bien-être. Ce que je ressens, cest lenvie dêtre avec eux. Lorsque lesprit masculin se révèle en meute, cest le plus beau des spectacles.
Et là, soudainement, je suis frappé par une idée qui saffiche dans ma tête avec la clarté et la violence dune révélation. Soudainement, la nudité de mon bobrun saffiche dans mon esprit ; je ferme les yeux, je revois le lignes sobres et fermes dessinant le V de son torse, ses épaules, son cou ; je revois les lignes arrondies dessinant ses biceps, ses bras, le rebond de ses fesses.
Oui, cest comme une petite révélation qui vient de safficher dans ma tête, une révélation au sujet de labsolue beauté du corps masculin.
Le corps masculin, anatomie qui me parle, qui mattire, qui mest familière, agréable à regarder, à toucher ; le corps masculin, ce bonheur plastique composé de reliefs, de creux, de rebonds, de proportions, dharmonie des formes ; le corps masculin, délicieux mélange de puissance et de douceur : de lignes fermes, droites, nettes, comme tracées à léquerre, inspirant la solidité, la mâlitude, lérotisme, la puissance sexuelle ; mais aussi de lignes, plus douces, courbes, arrondies, comme un rappel de sensualité, comme lannonce de la douceur de sa peau, de la douceur de lesprit tapie sous la carapace de mâle.
Tout pris dans mes réflexions, je ne me suis même pas rendu compte que jai repris à marcher ; et que mon pilote automatique ma amené direct devant la brasserie.
Jai atterri de lautre côté de la route et très vite, je réalise que je nai plus le temps de me préparer, je ne peux plus rien faire pour léviter : un choc visuel inouï, inattendu, insupportable, mattend.
Jai beau être préparé à la bogossitude de mon bobrun, elle semble se renouveler, devenir chaque jour plus aveuglante : et comme sil ne suffisait pas sa prestance naturelle pour en mettre plein la vue, il faut que ses tenues choisies de bogoss soient mises à contribution.
Oui, ce dimanche le temps sest bien rafraichi ; ce qui autorise à abandonner provisoirement le t-shirt pour des tenues un peu plus habillées. Mais là, dans ce CAS précis, ce nest pas juste habillé : sa tenue est une claque puissante à me faire tomber à la renverse. Je suis figé, comme assommé par limage qui vient de traverser, bruler, violer ma rétine. Pendant un instant, je me dis que mon cur va sarrêter.
Car mon regard est attiré, aimanté, happé, aveuglé, cramé par la vision de son torse, de ses épaules, de ses biceps, de son cou gainés, mis en valeur, sublimés dans une putain de chemise blanche tellement bien coupée quon la croirait taillée sur mesure ; elle tombe sur ses épaules, elle épouse sa plastique avec une précision redoutable.
Le col rigide, cassant juste à la bonne hauteur, ni trop plié, ni pas assez, est rassemblé par une cravate noire au nud assez lâche, tombant juste en dessous du dernier bouton ouvert : cest une cravate plutôt longue, pas trop large sans être trop fine ; une cravate dont la pointe arrive jusquà sa belle et épaisse ceinture de mec en cuir noir, indiquant ni plus ni moins la direction de sa braguette, lemplacement de sa virilité ; comme une invitation vers linsupportable tentation, tentation cachée dans ce sublime pantalon noir, moulant son cul divin.
Ses avant-bras sont dégagés, les manches retroussées juste au-dessus des coudes ; une jolie montre de mec habille son poignet. Ses baskets noires à lépaisse semelle blanche semblent comme léviter au-dessus du sol pendant quil voltige entre les tables.
Dans sa tenue habillée, le bogoss dégage une classe qui me déstabilise, me désarçonne ; il révèle une nouvelle et inattendue facette de sa pure et insaisissable bogossitude, une facette qui contraste tellement avec le petit con « t-shirt /casquette à lenvers » dans lequel jai lhabitude de le voir sillustrer. Cest un contraste qui me rend dingue et qui enflamme mon désir.
Le bogoss vient de servir des boissons à une table, il vole à une deuxième pour un encaissement ; il disparait ensuite à lintérieur de la brasserie.
Il réapparait quelques instants plus tard. Il sarrête sur le seuil, les coudes pliés, les mains sur les flancs, le regard en mode radar, parcourant minutieusement lespace de la terrasse. Puis, voyant que personne ne semble réclamer son intervention, il déplie les bras, il appuie son épaule contre le montant de lembrasure de la porte, le bassin un peu en avant, lattitude nonchalante et très très virile, position qui me rappelle certaines pauses cigarettes entre deux séquences de coups de reins. Le bogoss passe les doigts dans ses cheveux bruns pour les ramener en arrière ; puis, il finit par glisser les deux mains dans les poches.
Une seule envie à cet instant, celle de lui arracher sa chemise et de me jeter sur sa braguette offerte, affamé de lui ; ou bien son parfait opposé, celle de défaire les boutons un à un, de découvrir petit à petit sa peau, ses petits poils qui repoussent, les délicieuses odeurs retenues par le coton boutonné ; de titiller sa puissance virile par-dessus le pantalon, de la sentir monter en puissance, de faire enrager la bête avant de la libérer et de la laisser exprimer toute sa fureur.
Cest bien dommage que Jérém ne prenne jamais sa pause avec ses tenues du taf
quest-ce que jaimerais le pomper dans cette tenue !
Je le fixe tellement que le bogoss finit par remarquer ma présence. Je le vois plier le cou, plisser les yeux, jouer létonnement avec ses sourcils ; mais ce que je vois surtout, cest son putain de sourire brun incendiaire, ce sourire qui réchauffe cette journée maussade à bloc, ce sourire qui ferait ressembler un mois de janvier au pôle Nord à un mois de juillet au Sahara.
Le bogoss sourit et me fait signe dapprocher. Alors, je nai plus le choix, mes jambes mamènent toutes seules, je mengage pour traverser la route.
Au fur et à mesure que japproche, sa chemise dévoile dautres détails de sa perfection. Les pans avant mettent en valeur ses pecs bombés, juste ce quil faut, pas trop moulés, mais bien suggérés, donnant à la fois une impression de coupe ajustée et agréable à porter. Voilà la magie provoquée par la rencontre divine dune coupe parfaite et dun corps divin.
La tenue ne fait peut-être pas le moine, mais elle contribue sérieusement à mettre en valeur un bogoss. A moins que ce ne soit le bogoss qui met en valeur la chemise.
Si elles savaient, ces pouffes (Pouffe = nana dont le seul et impardonnable défaut à mes yeux est son envie de se taper mon Jérém) qui le dévorent des yeux, qui lui tapent la discute ; si elles savaient le torse de fou, les merveilles plastiques et sexuelles qui se cachent sous cette belle chemise, si elles savaient à quel point je les connais par cur ; si elles savaient à quel point cette bombasse de serveur me fait lamour comme un dieu, et à quel point il prend son pied avec moi : ça les calmerait, et pas quun peu !
Japproche et je suis de plus en plus ébloui par la couleur immaculée du tissu ; ébloui par le contraste saisissant avec sa peau mate et bronzée, avec sa crinière brune au brushing impeccable, avec son regard ténébreux mais souriant ; ébloui par la couleur noire de la cravate, du pantalon, des chaussures, comme un rappel du côté très brun de toute sa personne.
Je suis désormais devant lui, nos regards se rencontrent, saimantent. Son sourire ne quitte pas son beau visage. Ça a lair de lui faire plaisir que je sois là.
« Salut ! » il lance en premier.
« Salut
» je lui réponds « tu vas bien ? ».
« Ouaissss
je cours
tu veux boire un truc ? ».
« Euhhhh
je
si tu veux
».
« Allez, je tinvite
tas quà tinstaller à la petite table dans le coin là-bas
».
« Ok
merci
».
« Tu prends quoi ? ».
« Une bière blanche
sil te plaît
».
« Je reviens
».
Je le regarde repartir et je narrive pas à détacher les yeux de lui, de cet ensemble chemise-cravate, code masculin par excellence.
Sa chemise est impeccablement repassée : qui la repassée ? Est-ce mon bobrun sait repasser ?
Je limagine, torse nu et boxer, ou bien torse nu et pantalon noir, le matin, la peau fraîchement douchée, en train de repasser, avant de la passer, sa chemise ; jimagine ses gestes amples de bogoss, son bras qui enfile la première manche, lautre qui part vers larrière chercher la deuxième, le col qui atterrit sur son cou puissant, le haut qui se cale sur ses épaules, les pans encore ouverts qui retombent sur son torse musclé, caressant ses pecs, son dos, ses flancs, ses reins, le plis de son bassin.
Jimagine ses doigts en train de boutonner les manchettes ou bien de les retrousser directement ; je limagine en train de fermer un à un les boutons sur le devant, tout en laissant sciemment le dernier ouvert ; je limagine relever le col rigide, faire glisser la cravate encore défaite ; sattaquer au nud : il sait aussi faire un nud de cravate ? Jen suis incapable !
Je limagine en train de passer la chemise dans le pantalon, ajuster sa ceinture, passer ses chaussures ; un dernier passage devant le miroir pour une dernière touche au brushing de bogoss et le voilà parti pour sa nouvelle journée. Je donnerais cher pour pouvoir assister à cela ne serait-ce quune fois.
Lorsque je reviens de mes délires, je réalise que le plus irrésistible dans cette tenue est la façon quà mon bobrun de la porter ; sur mon Jérém, cette tenue fait à la fois élégante et décontractée, habillée et cool, traditionnelle et très jeune, soignée et impertinente, classique mais tellement vivante ; sur mon Jérém, cette tenue est relevée par sa prestance, sa présence, par une puissante touche de fraîcheur, de jeunesse, dimpertinence, deffronterie et de sexytude : ce qui donne un mix explosif, tout ce quil y a de plus sexy.
Dans sa tenue habillée, on dirait un jeune premier, un acteur, un mannequin, tous aussi à laise que sil portait un t-shirt et un short. Il y a dans ses gestes, dans son allure, une aisance, une assurance, un naturel presque déconcertants. Il faut le voir marcher avec de grandes enjambées, le dos bien droit, les pecs bombés, le regard magnifique, la cravate qui part à gauche, à droite, qui se colle à son torse ou se penche dans le vide au gré et en réaction contraire de ses mouvements rapides et incessants.
Tout dans sa tenue et dans son attitude semble vouloir exprimer : « Ok, je porte une chemise et une cravate ; tout le monde peut être élégant avec une tenue pareille ; mais moi, je vais être non seulement hyper classe avec, mais en plus je vais être ultra sexy, et même réussir lexploit de faire ressortir mon côté « ptit con » ; un « ptit con » avec une chemise élégante et une cravate (délicieux oxymore) ; déjà, mon dernier tatouage va quand même dépasser ; ensuite, il suffit de desserrer un peu le nud, de laisser le dernier bouton ouvert ; je laisse ma bonne petite gueule à hurler armée en permanence de mon regard charmeur et de mon sourire incendiaire
et hop ! Le tour est joué
».
Oui, le tour est joué : voilà Docteur Ptit con et Mister Classe dans une seule et unique bombasse.
Le bogoss disparaît une minute à lintérieur et réapparait avec un plateau chargé à bloc quil décharge presque entièrement à une grande table ; à lexception dun verre et dune petite bouteille quil vient déposer devant moi.
Pendant quil se penche vers moi, mon regard tombe tout naturellement dans ce petit triangle de peau mate au-dessus du nud de cravate un peu desserré ; cest délicieux dobserver les mouvements de sa pomme dAdam sous la peau couverte de quelques poils de barbe ; jarrive même à entrevoir son petit grain de beauté si mignon, si adorable, si sexy ; tout comme il lest, sexy au plus haut degré, le haut de son tatouage sortant du col de la chemise et remontant à la verticale vers loreille.
Mon bobrun est super classe dans sa tenue habillée, mais il dégage en même temps un truc vraiment animal, comme une odeur de mâle baiseur : un baiseur classe, brûlant. Putain, quest-ce que jai envie de lui !
« Voilà, monsieur est servi ! ».
« Merci, monsieur
».
Jaimerais tant quil puisse rester un peu avec moi. Prendre un verre avec moi. Je rêve. Dautant plus que la terrasse est bondée et que le bogoss semble seul à cette heure de la journée.
« Eh merde, il me faut encore courir
je reviens
» fait le bobrun sur un ton agacé, alors quune main vient de se lever à une table à lopposé de la terrasse.
Dommage. Je me console en appréciant à sa juste valeur lincroyable lévolution de mon bobrun, dans ses attitudes, ses gestes, sa façon dêtre, son comportement vis-à-vis de moi : il ny a encore pas très longtemps, sil mavait surpris en train de « roder » autour de la brasserie, il maurait regardé en travers, ou même carrément jeté ! Et là, il me fait installer en terrasse, il moffre à boire, il a lair content de me voir.
Je le regarde repartir et jen profite pour me pencher sur l« envers du décor ». Côté dos, la chemise redessine tout aussi divinement sa plastique : le col immaculé frôle par moments la naissance de ses cheveux bruns, souligne le V de son torse, la ligne de ses épaules. Parfois, lors de certains mouvements, lorsquil se penche sur une table pour récupérer des verres, par exemple, le tissu se tend sur ses omoplates, envoyant de très belles images de son dos puissant, laissant parfois furtivement entrevoir les mailles brillantes de sa sexy chaînette de mec. Et ce pantalon, putain, cest juste à hurler tellement il épouse le profil délicieux de son magnifique cul musclé et rebondi de rugbyman.
Puis, quelque chose attire mon regard. Mon bobrun sest arrêté à une table ; les secondes passent, et il semble sy attarder, longtemps ; sy attarder, non pas pour prendre une commande ou pour encaisser mais plutôt pour taper la discute, lair de bien rigoler.
Autour de la table, deux petits mecs, 18-20 ans je dirais ; le premier, un châtain clair à lair sympa est plutôt mignon ; lautre, une pure bombasse atomique.
Très brun, la peau mate, les cheveux souples, ondulés, un peu en bataille, retombant en mèches rebelles sur son front, sauvage crinière de jeune loup ; les yeux naturellement plissés, perçants, donnant à son regard une intensité troublante, des yeux "sabre laser", dégageant un érotisme permanent, comme des flammes de sexytude bouillante.
Le jeune wolf est habillé avec un t-shirt blanc col en V avec échancrure affolante ; t-shirt soulignant un torse élancé et très bien bâti, échancrure laissant dépasser une chaînette fine et assez courte, tombant à hauteur de sa clavicule : bref, très beau mec, très beau et très mec.
Jérém a lair tout particulièrement complice avec ce dernier ; je les vois rigoler, je le vois lui mettre une tape sur lépaule, passer sa main dans ses cheveux comme pour les ébouriffer : je me dis que ça doit être un de ses potes du rugby que je ne connais pas ; pourtant, je ressens une pointe de jalousie remonter de mon bas ventre. Mais cest qui ce mec ?
Quelques instants plus tard, les deux gars se lèvent ; debout, les deux dévoilent définitivement une plastique plutôt avantageuse qui semble témoigner dune activité sportive ou physique indéterminée mais capable de sculpter un beau physique de mec. Jérém leur fait la bise, tout en posant une main sur lépaule du beau brun, en lui parlant face à face, très très proche de lui. Les trois rigolent une dernière fois, et se séparent.
Les deux potes quittent la terrasse et traversent la route pour aller rejoindre deux filles qui les attendent à côté de lentrée du métro. Le mec châtain fait la bise à la première, tandis que le petit brun embrasse lautre sur la bouche. Les quatre commencent à discuter sur place.
Jérém vient dans ma direction, sans pour autant quitter des yeux la scène qui se déroule de lautre côté de la route ; son regard est comme doux, attendri.
Soudainement, ça fait tilt dans ma tête, je crois que je viens de comprendre le topo. Putain, Nico, tes long à la détente
Je ne peux quitter mon Jérém des yeux, je le trouve tellement adorable à cet instant, émouvant. Je le fixe et il finit par sen rendre compte ; et là, en accompagnant ses mots par un petit sourire touchant, il me lance :
« Cest mon petit frère Maxime
».
« Le brun, jimagine
».
« Cest lui
».
« Je men doutais un peu, il y a bien un air de famille
».
« Il est beau
» fait Jérém, le regard toujours fixé sur ce qui se passe de lautre côté de la route.
« Tout comme son frère
».
« Ils sont venus sur Toulouse fêter le permis de son pote Gildas
» il enchaîne comme sil navait pas entendu mes mots « il vient tout juste de lavoir
Maxime va le passer dans pas longtemps
».
Je me trouve ridicule à avoir ressenti de la jalousie en assistant à cette complicité et à cette déconnade qui nétaient en fait que des retrouvailles de frérots.
« Vous êtes très proches ? ».
« Mon petit frère est toute ma famille
il est tellement adorable mon Maxou à moi
».
« Il est beaucoup plus jeune ? ».
« Tout juste deux ans
».
Les quatre jeunes finissent par prendre la direction du centre-ville ; en marchant, le beau Maxime tient sa copine par la taille et lui pose un bisou dans le cou.
« Regarde-le sil nest pas mignon
un vrai petit mec
» fait Jérém, attendri et touchant au possible.
« Il a lair adorable, oui
il fait quoi dans la vie ? ».
« Il va aller à Paul Sabatier à la rentrée, il va être ingénieur, cest une tronche lui
».
Un client lappelle.
« Je reviens
» fait-il en détalant aussi sec.
Je suis vraiment touché par la petite scène qui vient de se dérouler : je suis ému par les regards, les mots, les intonations de la voix trahissant laffection et la tendresse infinies que mon bobrun éprouve pour son petit frère. Cest beau quand la tendresse sexprime dans le regard dun mec tel que Jérém.
Une tendresse qui ne fait quamplifier encore linfinie sexytude que dégage mon bobrun dans sa putain de chemise blanche.
La chemise blanche, tout comme le t-shirt blanc, autre grand basique, ou classique, du vestiaire masculin.
Dailleurs, les deux vont souvent ensemble, et si bien ensemble ; jadore deviner, sous une chemise blanche, ou dautre couleur dailleurs, la marque des manchettes dun t-shirt blanc ; ou bien, dans le creux de un, deux, trois, boutons ouverts, découvrir le col arrondi, le coton immaculé qui sarrête juste en dessous de la clavicule, détail si sexy à mes yeux ; tout comme je trouve furieusement sexy de voir les deux pans de la chemise ouverts, en dehors du pantalon, dévoilant tout le t-shirt blanc, lui aussi en dehors du pantalon, tenue débraillée de fin de soirée où la pipe est dans lair.
Mais nous sommes en été, et nous sommes à Toulouse. Et même si le temps est un peu maussade, cela ne justifie pas la superposition de deux couches de coton sur son beau torse.
Mais quand-même
quest-ce que jadorerais voir le col rond dun t-shirt blanc dépasser du col de la chemise, deviner la ligne des manchettes du t-shirt sous le tissu de la chemise ; ou, encore, voir sa tenue complétée par une putain de veste, une veste de jeunz, avec une coupe à la fois élégante et sportive. Jimagine tout cela, sans même savoir si je serais capable dencaisser le choc supplémentaire.
Je me sens bander. Mais putain, même sans t-shirt et sans veste, quest-ce que jai envie de le pomper dans cette tenue !
Le bogoss revient me voir. Je viens tout juste de finir ma bière.
« Cest chaud le dimanche après-midi
» je lui lance.
« Ce soir ça va être encore pire
».
« Tes tout seul à servir ? ».
« Mon collègue rembauche à 18 heures
».
« Tas pas eu de pause ? ».
« Jai commencé à 13 heures
».
« Quest-ce que tu es sexy avec ta chemise et ta cravate ! » je laisse échapper, comme un cri du cur.
« Tu veux boire autre chose ? » il trace, ignorant une fois de plus mon compliment. Pourtant, un petit frémissement dans son regard fait office à mes yeux de notification de bonne réception du message.
Cest en prononçant ces mots, que le bobrun se rend compte du double sens que je pourrais y voir, et que jai vu : il sourit, il est beau.
« Laisse-moi réfléchir
» je me marre, tout en regardant instamment sa braguette ; je remonte ensuite mon regard le long de la cravate noire, jusquà accrocher le sien ; dans ses yeux, une bonne étincelle lubrique a fait son apparition.
« Oui, jai envie dun
» je le cherche.
« Jus
» il me suit.
« De
».
« Je ne suis pas certain quon ait ce parfum en stock
» il me taquine.
« Quel dommage, je croyais que létablissement mettait un point dhonneur à satisfaire le client
».
« Pour en avoir le cur net, il faudrait aller voir dans la remise de larrière-boutique
» il me lance en joignant un sourire de malade, une moue de défi, chaude comme la b(r)aise ; son regard est comme transperçant, et ce semblant de petit hochement de tête qui semble dire « tas envie de moi, hein, tas envie ? » est juste insupportable. Putaaaaaaaain de mec !
Son regard est perçant comme une flèche, sauvage et puissant comme ses coups de reins. Un seul regard brun et sexy et tout de suite il est Le Mâle ; un seul regard et, tout de suite, je suis à lui ; un seul regard et, dans ma tête, je suis déjà à genoux devant lui.
La perspective de le sucer dans larrière-boutique et dans cette tenue, me plait grave. Est-ce quil est juste en train de me chauffer ou bien il a une idée derrière la tête ?
« Je ne connais pas les lieux
» je le teste.
« La remise cest la porte juste après les toilettes
».
« Je ne pense pas être autorisé à y aller
».
« Je ty autorise
».
« Cest peut-être dangereux
».
« Il ny a que moi qui y ai accès
».
Putain, il ne rigole pas.
« Tes sérieux, là ? » je massure.
« A ton avis
» fait-il alors que létincelle lubrique dans son regard sest transformée en incendie polisson.
« Vas-y dabord, commence à chercher, je vais venir taider dans une minute
» fait le bogoss, lair complètement sûr de lui.
Apparemment, il me reste quà suivre ses instructions pour trouver mon bonheur. Putain de mec !
Je rentre dans la brasserie, je suis lindication toilettes.
« Jencaisse la 8 et la 12 et je vais men cramer une
» jentends le bogoss lancer à son patron.
« Ok, tu en profiteras pour ramener du café de la réserve, sil te plait
» lui retorque ce dernier.
« Ok
».
Je me retrouve dans un couloir, je passe les toilettes, je trouve la porte indiquée ; je louvre, elle donne sur une petite cour intérieure ; un peu plus loin, sur la droite, je vois une autre porte, je la pousse : cest la remise, un petit local assez sombre, encombré de futs de bière, de packs de sodas, de café, de friandises. Jhésite à my engouffrer, préférant attendre larrivée de mon bobrun.
Mon attente ne sera pas longue : le bogoss déboule au pas de course, la cigarette au bec.
« Viens ! » il me balance, en me précédant dans le petit local ; il avance jusquà une nouvelle porte, il louvre, il allume la lumière et nous nous retrouvons dans une cave remplie de bouteilles. Le bogoss referme la porte derrière nous, la cigarette coincée entre les lèvres, en train de se consumer à vide. Ses gestes sont rapides, empressés : je trouve très excitante cette précipitation.
Le bogoss saisit sa cigarette, fait tomber la cendre déjà en équilibre instable.
« Jai pas trouvé le jus qui me convenait
» je le titille.
« On na pas ça en bouteille
seulement à pression
».
« Comme la bière ? ».
« Cest ça ! ».
Sur ce, le bogoss pose la cigarette au coin des lèvres ; ses mains sempressent de défaire la braguette ; pas la ceinture, juste la braguette : et là, en-dessous de la pointe de sa cravate qui semble indiquer précisément le bon endroit pour trouver le meilleur des jus, sa queue bondit, pas encore complètement tendue, mais déjà frétillante. Le bogoss récupère sa cigarette, il expire, fait tomber les cendres ; il se branle à peine et très vite la bête séveille.
Je me peux résister à la tentation de me jeter sur lui et de lembrasser sur le cou, tout en portant mes mains sur ses biceps, et en appréciant le contact avec le tissu de sa belle chemise.
« Dépêche-toi, je nai que 5 minutes ! ».
« Ça va être court
» je commente.
« Grouille ! » fait-il, moitié en rigolant, moitié sérieux, directif, pressé de repartir et impatient de jouir, une main à sa cigarette, une autre sur mon épaule, comme une sommation à me mettre à genoux.
Cest entre une rangée de bouteilles de Côtes du Rhône et une autre de Jurançon que jentreprends de sucer mon bobrun.
Je le pompe en frottant mon nez contre le tissu de son pantalon à chaque va-et-vient, je le pompe en caressant ses couilles que je vais aller titiller en passant les doigts dans la braguette ouverte ; je le pompe les yeux rivés sur sa tenue dhomme que je trouve hyper sexy ; je le pompe en me disant à quel point ce serait cool davoir le temps de défaire sa cravate, douvrir un à un les boutons de sa chemise, de sentir une à une les petites odeurs de mec se dégager de sa peau, de son cou jusquà sa queue.
Mais il ny a pas le temps pour tout cela. Alors, je le pompe vigoureusement, décidé à le faire jouir au plus vite, décidé à obtenir la plus douce des boissons.
Pendant ce temps, les mains du bogoss ont trouvé chacune leur rôle ; pour lune, celui de gérer la cigarette ; pour lautre, celui de caresser mon cou, mes épaules, ma nuque, denfoncer les doigts dans mes cheveux, de pourchasser mes tétons.
Je commence à mhabi à ce genre de caresses, elles mexcitent terriblement ; mais il est dautres « caresses », des « caresses » que nous avons un peu laissé de côté ces derniers temps, des « caresses » dun tout autre genre mais furieusement excitantes ; des « caresses » que mon bobrun ne semble pas avoir oublié pour autant.
Ainsi, lorsque sa main se pose sur ma nuque et commence à imprimer le rythme et lamplitude qui lui conviennent le mieux ; puis, lorsque sa main maintient fermement ma tête, alors que ses coups de reins envoient son gland loin dans mon palais : là, je suis fou dexcitation, mais aussi rassuré de voir que linstinct de mon beau mâle brun ne disparaît pas malgré ses changements par ailleurs.
Je suis au comble du bonheur sensuel : il me semble que la douceur et une certaine animalité peuvent tout à fait coexister, salterner, se compléter dans les relations sexuelles.
Ses doigts écartés maintiennent ma nuque, alors que ses coups de reins, puissants mais contrôlés, se succèdent, rapides, entre mes lèvres.
Un instant plus tard, je sens son corps se crisper ; jentends un râle étouffé résonner dans ses poumons, je sens ses doigts se contracter nerveusement et senfoncer dans mes cheveux, presser mon cuir chevelu.
Cest en toussotant, en balançant violemment ce qui reste de sa cigarette, certainement pour cause davoir avalé la fumée de travers dans la précipitation de lorgasme ; cest en tenant bien fermement ma nuque que le bogoss envoie de longs traits chauds et épais dans ma bouche.
Voilà le meilleur des jus, du bon jus de mâle brun.
Jai envie de lécher son gland à la recherche de la moindre trace de cette boisson divine, mais déjà le bogoss range le matos, il boutonne la braguette.
Je me relève, je regarde son visage au front moite, les joues un brin rougies, la respiration rapide : cest beau un mec qui vient de jouir, le physique et esprit encore secoués par lécho de lorgasme.
Cest là que je réalise que regarder un bogoss, cest un bonheur absolu qui se décline pourtant à plusieurs niveaux.
Regarder un bogoss inconnu, et ressentir la sensation dun tambour de machine à laver en phase dessorage dans le ventre. Puis, petit à petit, lapaisement.
Regarder une bande de potes, ça fait un bien fou.
Mais regarder le garçon que jaime, à fortiori lorsquil vient de jouir, ça fait comme des popcorns qui explosent en rafale dans mon cur. Et je ne connais pas bonheur plus intense.
« Alors, le client est satisfait ? » se moque le ptit con.
« Cest le meilleur jus que je nai jamais goûté ! ».
Je tente de lui faire un bisou dans le cou.
« Jai pas le temps ! » il se dégage, tout en prenant la peine de poser une caresse rapide sur mes cheveux.
Le bogoss rouvre la porte de la cave, la referme derrière nous ; il traverse la remise, sort dans la petite cour et sapprête à emprunter le couloir et à disparaître dans la brasserie.
« Jérém, le café ! » je lui lance.
« Ah oui ! » fait-il en faisant demi-tour.
Pendant quil va chercher le café, je me planque dans lentrebâillement de la porte des toilettes ; le bogoss arrive comme un fou, je bondis sur lui par surprise et je pose un bisou dans son cou.
« Tu peux pas ten empêcher, hein ? » fait-il, tout en traçant son chemin.
« Non, vraiment pas
» je lui réponds du tac-au-tac, juste avant quil disparaisse dans la salle.
Jattends quelques secondes et je sors à mon tour dans la salle ; mon bobrun est en terrasse ; je mavance pour sortir dans la rue et je me retrouve face à face avec au sexy serveur.
« A demain ! » je lui lance discrètement en me faisant violence pour ne pas lui sauter dessus et le couvrir de bisous devant tout le monde.
« On verra
» fait-il avec sa réplique habituelle, pourtant accompagnée par ce sourire brun, incendiaire qui pour moi, comme toujours, vaut promesse de retrouvailles sensuelles pour le lendemain.
Je quitte la brasserie sans pouvoir le quitter des yeux. Je nai jamais vu quelquun porter une chemise et une cravate de cette façon, avec cette aisance, cette sexytude, cette bogossitude.
Lépisode complet, sur jerem-nico.com.
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